Mistral et consomption

novembre 12, 2007


 Parfois, je me dis que j’aimerais avoir le souffle du mistral, le coffre de la tramontane. Pour vivre à grandes enjambées, pour bousculer ce qui m’encombre, m’agace, pour mettre de l’air dans ma vie. J’adorerais avoir cette capacité infinie de me réoxygéner. Alors, je regarde avec envie ces scènes qui marque la force ou la douceur du vent. Avant de jouer au chat botté qui avance dans les calanques,en soufflant comme une forge -j’aime cette expression- pour aller de crique en crique, par les sentiers des douaniers et des amoureux.

Un ébrouement de platanes.

Se souvenir « Du vent dans les branches de sassafras », l’histoire de ce colon misérable du Kentucky, John-Emery Rockefeller, 70 ans, un dur à cuire interprété à Paris par Michel Simon. Revoir ce tremble près du dortoir où je dormais lors d’une marche avec Luc en Ardèche. Cette impression étrange de bruissement de l’arbre, comme un message. Ecouter cette musique du platane qui s’ébroue dans le mistral. Sentir ce souffle doux. Penser à ces feuilles qui vont s’envoler car, comme disait Pagnol, « l’automne a soufflé dans sa trompette d’or ». Aimer les grands arbres qui vous domine et qui vous survivront. Comme une présence, un grand frère. Ecouter aussi les oiseaux qui s’y posent et répondent aux miens. Aimer ce moment loin des vies artificielles à la Paris Hilton. Se perdre un peu dans les saisons avec ces arbres qui vivent selon divers régimes dans les jardins que je domine, entre ceux qui se dépouillent et ceux qui arborent des fleurs. Avoir envie de forêt et d’un tronc noueux pour s’endormir assis.

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A bout de souffle version calanques

Un voyage dans les calanques de Callelongue à Podestat en passant par la plage de Marseilleveyre et ses touristes de novembre alanguis. Un périple sur les sentiers où les pins recourbés par le vent forment de superbes tunnels ombragés où l’on a la sensation tout à la fois d’être protégé et d’une étonnante douceur. Soleil bloqué, branches caressantes. Les passages où la mer vous éclate à la gueule, les moments où l’on progresse à flanc de falaise, avec le plaisir de se saluer entre randonneurs. La récompense lorsqu’on parvient sur le balcon de pierre au-dessus de la calanque de Podestat, où les marcheurs exténués plongent nus dans la mer à l’incroyable vert. Voyage entre Marseille et Cassis, calanque blues.

 

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Au fil de mes errances, de mes vacances et de mes promenades, je cherche toujours une ligne de fuite vers la mer, un moment où, entre deux maisons ou par un chemin à peine carrossable, on peut marcher paisible vers les vagues. Généralement, j’aime encore plus lorsque je suis seul et que l’aube va se lever. Dans tous les pays du monde, ce moment est toujours émouvant. Alors, voilà quelques exemples de ces chemins vers la houle.

Lyon a ses traboules, Marrakech et bien d’autres villes arabes et juives son souk, Paris ses escaliers vers Montmartre, la Méditerranée a ses ruelles magiques, ses passages quasi-clandestins entre deux propriétés pour rejoindre la mer et ses plages secrètes. Souvent les murs sont couverts de tessons et des figuiers, des tilleuls ou des cyprès dépassent pour procurer une ombre fraîche dont il faut profiter avant de déboucher au grand soleil, face à la Méditerranée. C’est le cas dans la petite traverse qui mène au Liouquet, face au parking de la maison de repos de la MGEN. Un endroit précieux, magique, où tout est sensation, même le bruit de ses pas qui résonne sur le béton du passage.

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Donc le bonheur de se lever tôt quand l’hotel est endormi, de faire le tour de la piscine au bleu phosphorescent avec la lumière, de rêver à quelques amours aquatiques et pas forcément très pornos, dire « hola » et « come esta » aux employés qui nettoient, aimer la douceur de la politesse, s’étonner de drôles d’oiseaux aux longues pattes avec des griffes immenses qui font une parade amoureuse, suivre des yeux les grands papillons qui butinent. S’étonner toujours de ce plaisir de la solitude, de cette impression de privilège que donne l’aube. Se dire que l’eau va être bonne et qu’il n’y aura personne et que peut-être on pourra crier ou siffler. Réveil à six heures moins le quart a l’hotel Oasis Canoa, Bayahide, près de La Romana, côte sud de la République Dominicaine. Un touriste matinal qui devise et rêve.

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Comme des points de suspension à une autre aube, en République Dominicaine, le lever du jour, ce dimanche 19 août, sur la plage du « Grand Travers » entre Carnon et la Grande-Motte. La veille, j’avais cherché en vain une chambre d’hôtel et je me suis résolu à dormir dans ma voiture de location, une Epsilon pas très grande. J’ai tourné dans des lotissements et des culs-de-sac avant de me garer, avec d’autres voitures et des camping-cars décorés de pots de fleurs au pied des dunes du « Grand Travers ». Au matin, engourdi, j’ai adoré marcher à pas de loups dans cette venelle entre deux rangées de piquets censés protéger la végétation et fixer la dune. Une brève marche pour découvrir la plage, son vide avant la ruée et les restos de plage encore silencieux. Et d’étonnants mâts surmontés de têtes d’animaux. Une ambiance « 37,2° le matin ».

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Comme le sentier dans les dunes au Grand Travers de Carnon ou le parcours à l’aube vers la plage en République Dominicaine, la montée vers la route après la plage aux Anthénors. Oublier le demi-cercle magique avec sa vague ténue comme un souffle de bébé et puis grimper sur cette drôle de voie de ciment, comme un ancien parcours allemand vers les bunkers de la côte ou une voie romaine. Laisser les cigales de septembre nous accompagner en pensant à une chanson de Joe Dassin. Donc on s’aimera encore lorsque l’amour sera mort, aux Anthenors.

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Alors on regardera les bateaux sans sucer de glaces à l’eau. La saison est finie. Le restaurant « Chez Bernard » est fermé dans la petite calanque Méjean, à la sortie de Toulon. Il fait glacial au bord de l’eau et l’on a soudain la nostalgie de l’été indien. Paris Hilton ne viendra pas comme à Marseille. Ses tenues sexies ne lui permettraient pas de survivre dans cette froidure et puis, pas de boutiques à l’horizon pour le shopping. « Grand Var », ce n’est pas son style.

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Comme la venelle du Grand Travers à la Grande Motte, la ruelle du Liouquet à la Ciotat ou la descente vers le resto chez Bernard à Toulon, j’aime ces escaliers, ces traboules qui vont vers la mer par des chemins de traverse, des itinéraires détournés et qui vous font surgir face à la mer après l’ombre des figuiers et des murs festonnés. L’escalier de Corbières, au nord de Marseille, qui mène à une plage de galets et une autre de sable est un de mes itinéraires favoris, entre lauriers, pins et odeurs de figuier. Et puis c’est une manière de se souvenir de la fin de l’été indien, d’un 13 octobre à regarder les poissons sous l’eau.

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